Aventure Souletine

Les péripéties d'un jeune souletin épris d'aventures et de voyages...

vendredi 13 juin 2014

Week-end canyoning en Sierra



Du 6 au 10 juin 2014

L’année dernière, à la même période, j’avais commencé à envisager de passer l’initiateur canyon. Laetitia avait accepté de me servir de cobaye. Nous étions parti en Sierra, motivé comme jamais. On ne se connaissait pas, je n’avais jamais amené quelqu’un en canyon, c’était la première fois que j’allais seul en Sierra, première fois que Laetitia faisait du canyoning, première fois qu’on dormait dans la voiture en mode camion…

Autant dire qu’il n’y avait rien pour que ça se passe bien !! On s’était perdu en route, on avait mis 3 fois plus de temps pour arriver à Alquezar alors qu’on devait arriver à Rodellar. On n’était pas du tout organisé dans la voiture, du coup c’était un bordel monstre, et pas du tout de confort, d’où des nuits difficiles et assez courtes. On avait pris 3 jours de pluie comme rarement vu en Sierra et on n’avait fait que le Barrazil, en se perdant, bien entendu. On n’avait pas touché une corde du week-end…  sauf les cordes du Mur d’escalade à Oloron le dimanche, notre plan B, après un départ précipité de Sierra sous un déluge.

A se demander comment Laetitia a accepté de me suivre à nouveau sur un même plan en Sierra cette année…

Mais cette année, il y a beaucoup de changement !!! L’organisation du mode « camion » dans la voiture a été optimisé, on a un GPS, une topo canyon et via ferrata de la sierra, la météo est au très beau fixe, j’ai appris à équiper en canyoning et je commence à connaître un peu mieux la Sierra. Autant dire que ça s’annonce sous de meilleurs jours !!

Bon, y’a quand même un gros point négatif, il a énormément plu les semaines précédentes et les niveaux d’eaux sont très hauts… La Péonera est impraticable… Le programme n’est pas défini et on avisera sur place.

Le vendredi soir, c’est parti pour le trajet vers Rodellar. Bizarrement, là où il nous avait fallu 8h et une nuit l’année dernière, en moins de 4 heures, on est arrivé au départ des Obscuros de Balcès, notre planque pour la nuit.


Au petit matin, on se rend compte qu’on aurait pu difficilement rêver meilleur emplacement !! 

 

On est plat, au calme, personne pour nous faire chier et surtout, une vue magnifique… Tant pis, même si les marches d’approche et de retour seront plus longue, on décide de garder cette place et de ne pas bouger.


Samedi 7 juin : Les Oscuros de Balces et Via ferrata « Espolon de la virgen »

J’avais fait les Oscuros il y a plusieurs années, dans ma phase « je suis sans comprendre où on va ni comment c’est équipé… ». Le parking est plein et on croise pas mal de monde… La quasi-totalité des voitures sont immatriculées 64…


Dans le canyon, juste avant le grand chaos, un guide français nous confirme qu’il y a pas mal d’eau et nous donne deux ou trois petits conseils pour la suite du canyon et du week-end.


On zappera le premier rappel, pile à travers la cascade. Le chaos est à négocier avec prudence, il y a des endroits où il ne fait pas trop bon essayer de passer. Dans la partie Oscuros, il n’y a qu’à se laisser porter par le courant en flotting.



Au dernier rappel, on rejoint un pro espagnol avec ses clients… On ne fera pas de commentaires sur la main courante à moitié tonchée et l’équipement sur mono point…


On arrive rapidement à la sortie des Oscuros. C’est la piscine, ça saute dans tous les coins dans des vasques bleues vertes…



 Malheureusement, on sait aussi ce que ça veut dire… On enlève les combis, on quitte la fraîcheur de l’eau et c’est parti pour une heure de rando dans la fournaise…


Un peu avant 15 heures, on est à la voiture et on se dit qu’on aurait bien le temps de faire autre chose. Après quelques hésitations, on décide de partir sur la via ferrata Espolon de la virgen


Il doit faire plus de 30°, une horreur. Cela fait du bien d’arriver rapidement sur les berges du rio Mascun pour avoir un peu de fraîcheur. Au passage, on demande quelques renseignements sur le Mascun qu’on aimerait faire le lendemain...



Arrivé à la via ferrata, nous sommes complètement desséché !! Il fait une chaleur affreuse. Et là, grosse surprise sur la via ferrata… Ils ne l’ont pas entretenu depuis des années on dirait !!! Sur la première partie, les câbles sont un peu rouillés… Génial… De toute façon, vu ce que ça change, on sait très bien qu’il ne vaut mieux pas tomber sur une via ferrata.




Outre les câbles un peu vieux, l’équipement est bizarre. Le câble passe parfois de droite à gauche, il est parfois loin des barreaux et on est même obligé de faire un pied-main à un moment sur la via… Bien dommage tout ça car, par ailleurs, elle est magnifique, dans un cadre magnifique. Vue sur le Mascun supérieur, vue sur le Dauphin, vue sur le Mascun Inférieur… La via monte directement sur l’arrête, avec jolis à pic… Ambiance garantie !!


A cause de la chaleur, Laetitia accuse le coup… C’est vrai qu’on est parti un peu à l’arrache, on a juste de l’eau et pas un seul truc avec du sucre à grignoter…


Arrivé en haut, nous retombons dans nos travers… Avec Laetitia, il faut toujours qu’on se paume… Malgré la topo, on ne trouve pas le chemin qui permet de rentrer à Rodellar… Bon, OK, il est pourtant évident mais bon, un week-end avec Laetitia sans se paumer, ça perd tout son charme !!!


Arrivé à la voiture, devant l’état de fatigue des troupes, on renonce au Mascun le lendemain. On part donc vers le Formiga pour trouver un coin où dormir.

Sur le parking de la Peonera, on se dit qu’on sera bien planqué… On décide de tester la douche solaire. Bien sûr, on ne voit personne pendant une ou deux heures et, au moment où Laetitia se décide à se mettre en maillot pour se doucher, on a droit au Pickup des bergers, bien mort de rire devant une Laetitia qui tirait un peu la gueule

Ils repasseront devant nous avec un troupeau de moutons à faire pâlir tous les bergers de Soule… Le troupeau défile pendant plusieurs minutes, à tel point qu’on se demande si les bergers ne font pas tourner leur troupeau en rond juste pour nous impressionner.



Dimanche 8 juin : Canyon Formiga et Gorgonchon

Le dimanche matin, nous partons sur le Formiga, histoire de se faire un canyon facile et d’évaluer le niveau d’eau, avant de partir sur le Gorgonchon.

Quand on arrive au parking du Formiga, vers 9h30, on se dit qu’on aurait mieux fait de se lever plus tôt ou de choisir un autre canyon… Le parking est plein et des groupes s’apprêtent à partir. On s’active et on arrive à passer devant les plus gros troupeaux…


Dans la montée, au niveau de la main courante, on rejoint un groupe de français (sûrement des 64) avec un guide espagnol. Mais un autre groupe de 64 nous colle au cul… Bizarre, ils font le canyon sans baudar… On voit vraiment de tout en sierra… Au final, c’est un peu la course au niveau du premier rappel mais on arrive à doubler tout le monde…



Du coup, on grille la priorité à tout le monde et on se retrouve seul dans le canyon. Personne à nous coller au train, personne devant pour savourer en silence ce petit canyon sympa.

 
  

 Au niveau du dernier rappel de 7m, Laetitia est motivée pour sauter. Je saute le premier pour lui montrer où sauter. Elle ma lance le kit de corde, confiante… Bon, maintenant, plus le choix, faut sauter… Après quelques faux départs, enfin son premier gros saut… 

 
 

 On essaye désespérément de remonter dans la grotte mais trop de courant… Tant pis.


A la sortie du canyon, au moment de manger, je me moque une fois de plus du bidon de Laetitia qui a la facheuse tendance à hydrater nos repas du midi… J’aurais mieux fait de me taire…


Le niveau d’eau semble quand même bien plus bas qu’en mai dernier. Après confirmation auprès de quelques guides espagnols, on décide de partir après manger sur le Gorgonchon… D’après la topo, il est quand même plus costaud et plus engagé… Il faut bien faire gaffe à plusieurs pièges dedans…


A l’entrée du canyon, on tombe sur un guide avec 4 clients et un couple de Catalans. Au moins, on a la confirmation qu’il est faisable… 


On met un peu trop de temps à s’équiper et, malheureusement, on ne voit pas par où entre dans le canyon le guide. J’essaye par la cascade mais c’est glissant et y’a du jus. En sautant, impossible de voir le fond…
A force de tergiverser, le couple de catalan nous rejoint.

 

Lui n’a aucune hésitation et part direct dans le bouillon, par la cascade… A voir comment Fran disparait sous les remous, je me dis qu’on ne passera pas par là… Il nous confirme que ça saute sans soucis… Sa copine, Laya, après plusieurs hésitations dans le bouillon, préfère renoncer. On va tous entrer en sautant.

Je passe le premier et Laya me suis avec hésitation. Une marmite en bas ne donne pas trop envie de sauter trop loin… Par contre, Laetita fait un blocage… Ces pieds glissent vraiment trop et impossible de prendre un appui correct. Après plusieurs tentatives, elle entrera dans la vasque suivante avec un mouvement dont seule elle a le secret : le toboggan glissé tombé. Maintenant, on est tous au fond, on n’a plus le choix. On décide de ne faire qu’un groupe de 4 avec les catalans.


Le premier rappel se passe sans souci. C’est au deuxième que les choses se compliquent. Il faut à tout prix éviter de passer dans la cascade où une grotte cachée sous l’eau avale les canyoneurs… Guère rassurant… Il faut donc emprunter une main courante sur prise inexistante, avec parois patinées, en oppo, entre deux parois espacées de 50 cm…

 

Laya panique un peu, rassurée par son copain alors que je lui prends son kit pour l’aider. Derrière, Laetitia fait du patinage artistique sur parois lisses, un pied en l’air, bien longée dans la main courante…
Mais Laya met vraiment du temps à passer et derrière, on sent la fatigue arriver et surtout, les pieds s’affaisser de plus en plus…

 

Une fois passée, les deux s’apprêtent à continuer, en nous laissant le soin de porter les 4 kits et de rappeler la corde, dans un 50 cm de large et une rivière d’écume blanche… Une tyrolienne de kit plus tard, nous n’aurons que 2 kits à traîner…



La suite est un peu moins stressante, avec des concrétions dans le canyon, un petit passage en grotte, un petit siphon… Au final, le canyon est court mais heureusement car il est physique !!!
A la sortie, une bonne surprise m’attend… J’ai mal fermé mon bidon et il est rempli à ras bord d’eau… Portable, lampe de secours et pharmacie toute neuve noyés… Ca m’apprendra à me moquer du bidon de Laetitia…

Mais du coup, mon portable étant mort, et Laetitia n’ayant pas le numéro de Fred, impossible de lui dire qu’on est sorti… Après plusieurs appels et plusieurs intermédiaires, dans une zone où ça captait de manière intermittente, on arrive enfin à chopper le numéro de Fred… Note pour l’avenir : toujours noter ailleurs le numéro de la personne à prévenir !!

Une bonne bière pour se remettre de nos émotions et on retourne sur Rodellar. Demain, ça ne sera qu’un seul canyon dans la journée, sec et connu… Surtout que l’orage gronde au loin… Un week-end avec Laetitia sans pluie, ça n’est pas possible… Au final si, la pluie nous évitera !!

 
Lundi 9 juin : Barranco Fondo

Pour changer un peu, on décide de se faire un canyon sec, mais avec pas mal de rappels, et si possible avec des verticales de plus de 25m. Même si je l’ai déjà fait en mai, je décide de repartir sur el barranco Fondo. Ca permettra de faire des mannips de cordes et d’apprendre à Laetitia à équiper.

  

 

La dev largable, ce n’est pas encore ça, il va falloir réviser un peu. Dans la partie végétale, les vasques sont en train de croupir malheureusement… On se fait attaquer par les moucherons… 

  

 


A force de tenter le diable dans des oppos pour ne pas se mouiller, on se dit qu’on va finir par faire une connerie. On met les bas de néop et on enchaîne dans l’eau… Vu la température, ce n’est pas plus mal…



La dernière partie est vraiment superbe. Un vrai méandre de spéléo à ciel ouvert. Laetitia semble avoir bien pigé comment équiper et comment débrayer.




 
Une fois dans le Balcez, on profite des vasques turquoise et de la température idéale de l’eau en ce jour de grosse chaleur. Ce jour, gros plaisir !! On n’a croisé personne dans le canyon. Un calme qui fait du bien.
A la sortie des Oscuros de Balcez, on retrouve la civilisation… Plusieurs groupes sortent toutes les dix minutes… Cela nous permet de voir encore un truc bizarre en canyon… Pas de casque pour certains… On voit vraiment de tout en Sierra.


Après une bonne sieste au bord de l’eau, on décide de remonter en début d’après midi… Une heure de marche de retour sous une fournaise…

De retour à la voiture, on retourne sur Rodellar se payer une glace et une bière… Ah ben, la glace, ça semble offert par le bar… Ca vaut le coup de ne rien comprendre en espagnol !!!

Alexis nous rejoint pour une petite bière. Il arrive de la Peonera Sup où, semble t-il, ça pousse pas mal !!! Vu la tournée des bars que commencent ses clients, ils n’ont pas du aller au Mascun le mardi !!


Mardi 10 juin : Palomera de Fornocal

Aujourd’hui, dernier jour de vacances… On va aller se faire un dernier canyon avant de rentrer. Sur la route, on va faire les vrais touristes de bases… A chaque joli pont, à chaque joli Olivier, on s’arrête pour flasher dans tous les sens…


Quand Laetitia se fait klaxonner, elle pense que c’est pour son charme naturel et pour son short un peu court… Alors qu’il ne s’agit juste qu d’Alexis mort de rire devant ces deux touristes japonais !!!


 De retour dans la Palomera, ça me change !! J’avais aidé à encadrer 6 gamins de 5 ans à 7 ans, pour l’initiateur. Ca fait plaisir de pouvoir faire ce canyon au calme, sans devoir surveiller des gamins dans tous les sens, sans se préoccuper qu’ils ne lâchent pas la corde, sans chercher où sont les parents pour ravitailler en bouffe et en eau…



 


Ce canyon assez court est vraiment beau, quasi sous terrain, avec de superbes formes sculptées par l’eau. Idéal pour finir les vacances…





 

 

 

 Au final, pas de pluie, pas de grosses galères, quasi pas perdu… Décidément, ce n’est plus ce que c’était les week-ends en Sierra…